17 octobre

C’est quoi le 17 octobre ?

Journée Mondiale de Lutte contre la Pauvreté

Plus que jamais la Journée Mondiale de Lutte contre la Pauvreté, le 17 octobre, impose d’ouvrir les yeux sur ce fléau et cette injustice. Les Réseaux de lutte contre la Pauvreté et de nombreuses associations et coordinations à travers toute la Belgique organisent des actions de sensibilisation pour dénoncer l’appauvrissement structurel des personnes, des ménages, de biens communs, de services publics et associations qui conduisent à un accroissement de la pauvreté et l'exclusion sociale.

C’est à Paris en 1987 que Joseph Wresinski, prêtre d'origine polono-espagnole et son mouvement "ATD Quart Monde" initie la première Journée Mondiale du Refus de la Misère. Le 22 décembre 1992, l'Assemblée Générale des Nations Unies proclame le 17 octobre comme Journée Internationale pour l’élimination de la Pauvreté. Depuis lors, des citoyens de toutes origines, de toutes conditions, de toutes convictions, des organisations, associations et réseaux, se rassemblent et mobilisent le 17 octobre pour témoigner de leur solidarité, pour faire part de leur refus d’accepter la pauvreté comme une fatalité inévitable, pour révéler des réponses possibles et réalistes. Lors de cette journée, les témoignages des personnes appauvries et des plus pauvres, leurs expériences et leur espoir d’un avenir meilleur, occupent une place centrale.


Les activités

Mobilisation des 5 réseaux de lutte contre la pauvreté à travers tout le pays pour attirer l'attention sur l'aggravation de la pauvreté en Belgique

Bruxelles, le 12 Octobre 2023

En Belgique, en 2023, plus de 2 millions de personnes (18,7% de la population !) vivent en situation de pauvreté ou de risque de pauvreté. Plus de 1,5 million de personnes (soit 13,2% !) se débrouillent quotidiennement avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté européen . Ces chiffres sont inacceptables pour un pays prospère comme la Belgique. Des solutions existent pourtant, la pauvreté n’est pas une fatalité : elle est le résultat de décisions politiques et de constructions sociales. Si les causes sont structurelles, les réponses doivent l’être aussi. Personne n’est à l’abri de basculer un jour en pauvreté : un accident, un divorce, un pépin de santé, une faillite… tout le monde peut voir du jour au lendemain son univers s’écrouler. Pourtant, en cette année pré-électorale, le discours ambiant n’a de cesse de pointer systématiquement la faute individuelle. Il ne se passe pas une semaine sans qu’on nous parle en sous-texte du « profiteur qui refuse de travailler », du « fraudeur qui profite des avantages sociaux vautré dans son fauteuil pendant que d’autres doivent s’en sortir avec moins à cause d’un emploi précaire ». Quand il s’agit de s’attaquer au problème de l’endettement, on agite l’épouvantail du « mauvais payeur » qui « pourrait payer, mais ne veut pas » ou celle du « flambeur irresponsable » qui « doit être sanctionné et/ou éduqué ». Quand on questionne la numérisation des services publics, on nous parle du « pauvre sukkeleir » qui n’arrive pas à monter dans le train du numérique, qu’il faudrait par tous les moyens « instruire » pour qu’il endosse à son tour la charge administrative qui repose désormais sur tout citoyen du monde post-covid.

Ces clichés sont pourtant vite démontés pour peu qu’on prenne le temps de s’intéresser aux études académiques, bien sûr, mais – aussi et surtout ! – de chercher les visages et les histoires qui se cachent derrière les chiffres des statistiques. On découvre alors que vivre dans un contexte de privation et d’exclusion a des conséquences importantes dans tous les domaines de la vie : vivre en précarité implique de reporter des visites médicales, d’économiser l'énergie au point de ne plus cuisiner chaud ou de ne presque plus se doucher, de vivre dans des logements de mauvaise qualité qui ont un impact négatif sur la santé, de s'endetter et de ne plus voir de perspectives, ce qui a un impact négatif sur la santé mentale, les enfants prennent du retard à l'école, etc. Sur le plan de l'emploi et de la participation à la société, la pauvreté a également un impact négatif : en raison du stress permanent, on finit par avoir une vision en tunnel et il n'y a que peu ou pas d'espace mental pour une approche à long terme. Or, c'est justement ce dont on a besoin pour organiser sa vie (familiale), trouver un emploi, sortir de l’endettement, acquérir de nouvelles compétences numériques, retrouver sa dignité.

C’est la raison pour laquelle le Réseau belge de Lutte contre la Pauvreté (BAPN) et ses 4 membres régionaux, le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, le Forum – Bruxelles contre les inégalités, la Brussels Platform Armoede et le Netwerk tegen Armoede œuvrent à porter la voix des premières et premiers concerné.es. Une politique à la fois juste et efficace exige en effet que les décideurs – à quelque niveau que ce soit – recherchent et s’adressent au groupe social concerné et entament un dialogue avec lui. Il s’agit là tout à la fois d’une garantie démocratique et d’efficacité, puisqu’il a été démontré que la participation conduit à des solutions structurelles efficientes. La loi votée par le Parlement le 5 octobre dernier instaurant l’obligation pour chaque nouveau gouvernement d’établir un plan fédéral de lutte contre la pauvreté en concertation avec les personnes vivant ou ayant vécu en pauvreté elles-mêmes est une avancée significative en ce sens.

Le 17 octobre constitue chaque année une tribune privilégiée pour la voix des premières et premiers concerné.es. Partout en Belgique, des podiums seront dressés, des micros branchés, des banderoles suspendues pour réclamer des solutions structurelles au problème de l’escalade de la pauvreté et des inégalités sociales. Découvrez ci-dessous les initiatives des réseaux de lutte contre la pauvreté aux quatre coins du pays, et rejoignez-nous !

Actions des réseaux de lutte contre la pauvreté dans toute la Belgique:

Plus d'information sur la pauvreté en Belgique: