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Utilisation de l'intelligence artificielle dans l’accompagnement vers l’emploi

Ce 17 janvier, BAPN a été invité par le SPP Intégration sociale à un groupe de discussion autour de l'utilisation de l'intelligence artificielle dans l’accompagnement vers l’emploi. Un groupe de personnes en situation de pauvreté actives dans différentes associations est entré en dialogue avec des représentants de l’OCDE. Forts de leur expérience, ils ont pu donner corps aux obstacles et spécificités que les personnes en situation de pauvreté rencontrent dans leur recherche d'emploi en Flandre et à Bruxelles.

Les participants provenaient des associations Betonne Jeugd Antwerpen, BMLIK Gent, ATD Quart Monde, Chez Nous/Bij Ons, le Vrolijke Kring de Ronse (en distanciel) et le Vlaams Netwerk tegen Armoede (Réseau flamand contre la pauvreté).

Des liens ont également été faits avec certaines recommandations du Réseau belge :

  • La pauvreté est une donnée complexe et multifactorielle : l’accompagnement vers l'emploi doit donc être global et sur mesure.

"Le chemin vers l'emploi semble simple, mais la vie des personnes en situation de pauvreté ne l'est pas. Il y a beaucoup d’obstacles, de détours, de procédures qui se déroulent simultanément. C’est facile à dire qu'on ne veut pas travailler. Si vous avez été sans-abri, il vous manque beaucoup de papiers et de documents."

"J'ai commencé à travailler comme chauffeur pour De Lijn, mais j'habite à 7 kilomètres de la gare routière et il est difficile de s'y rendre. Heureusement, j'ai pu trouver une solution avec mon employeur et l'association que je fréquente."

  • L’accompagnement doit avoir pour objectif de trouver un emploi durable.

"La personne qui m'a aidé à trouver un emploi est Ilse. Elle ne m'a pas seulement aidé pour certaines choses, comme mettre de l'ordre dans mon administration, elle a aussi pris en compte mes talents et ma motivation à pouvoir faire quelque chose pour les personnes sans-abri."

"J'ai des capacités intellectuelles suffisantes, mais comme j'ai eu des problèmes mentaux dans le passé, je suis principalement orientée vers des entreprises de travail adapté, où le travail m'abrutit. J'ai demandé à suivre différentes formations pour trouver un travail qui me convienne, mais cela m'a toujours été refusé."

  • De nombreuses personnes en situation de pauvreté sont confrontées à une fracture numérique et ne disposent pas des outils et des connaissances numériques nécessaires. Elles n'ont donc que peu ou pas confiance dans les applications numériques. Les services physiques sont toujours nécessaires !

"Vous devez vous inscrire en ligne auprès du VDAB et télécharger tous vos documents (diplômes, candidatures, etc.), mais il n'y a personne pour vous aider. Vous avez généralement besoin non seulement d'un PC avec accès à internet, mais aussi d'une imprimante et d'un scanner. Tout cela n'est pas évident pour les personnes ayant des revenus limités.

"Les gens supposent que tous les jeunes ont automatiquement une culture du numérique, mais ce n'est pas le cas. Itsme, par exemple, est une grande catastrophe pour les jeunes, même s'ils ont des smartphones. Cela se passe souvent mal parce que vous perdez votre login ou votre mot de passe ou parce que vous n'avez pas pu fermer votre compte sur votre ancien téléphone. On ne peut alors plus s'identifier et on ne peut plus accéder à de nombreux services ».

Comme toujours, les experts du vécu ont donné le meilleur d'eux-mêmes : un grand merci à eux.

Nous saluons l'initiative du SPP Intégration sociale et de l'OCDE d'avoir impliqué les personnes en situation de pauvreté dès le début de leur projet et d'avoir pris en compte leurs expériences. Nous acceptons également avec plaisir leur offre de fournir un retour d'information sur les rapports intermédiaires.