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Energie : BAPN demande de nouvelles mesures pour soutenir les plus précaires

Ce mardi 1 février, le gouvernement fédéral a annoncé trois mesures en soutien au pouvoir de vivre des ménages précarisés par l’explosion des couts de l’énergie : prolongation de trois mois de l’extension du tarif social, chèque-énergie de 100 euros et baisse temporaire de la TVA avant une réforme fiscale. BAPN salue ces mesures nécessaires pour éviter aux ménages déjà en difficultés d’être plongés tout au fond de la piscine. Mais pour les ménages qui bénéficiaient déjà du tarif social, la facture d’énergie avait déjà augmenté de plus de 300 euros en un an : à court terme pour les plus vulnérables, les décisions prises ce matin ne protégeront pas suffisamment des fins de mois dans le rouge. Ceci est aussi le cas pour les personnes de la classe moyenne qui sont confrontées à des difficultés pour payer leurs factures d'énergie et risquent de tomber dans la pauvreté. BAPN appelle à de nouvelles mesures ciblées sur la classe moyenne moins aisée et les populations en précarité, et demande que la réforme fiscale à venir permette plus de progressivité dans les contributions. Par ailleurs, les mesures de soutien urgent sont nécessaires, mais elles mettent aussi en lumière le problème de fond : l’insuffisance des revenus minimum des ménages précaires.

La crise de l’énergie affecte particulièrement les plus pauvres et les personnes de la classe moyenne qui ont un revenu juste au-dessus du seuil de pauvreté. Ces ménages doivent dépenser une part plus importante de leurs revenus mensuels dans le paiement de l’énergie que pour la moyenne de la population. Chaque hausse de cout est donc particulièrement difficile pour ceux qui en plus, n’ont pas de moyens d’investir dans des installations moins énergivores, d’isoler leurs maisons ou de changer de véhicule. L’inflation atteignait 7,59% en janvier 2022, une hausse jamais connue en Belgique depuis 40 ans. En un an, l’électricité a augmenté de 70,8%, le gaz naturel de 153,7% : des mesures étaient nécessaires, mais elles restent insuffisantes. Pour les ménages qui bénéficiaient déjà du tarif social, un chèque et une réduction de la TVA devraient réduire de quelques 160 euros la facture annuelle, sachant que le tarif social a déjà augmenté de 300 euros en un an. Ces mesures ne feront pas non plus une différence significative pour les ménages vulnérables de la classe moyenne dont les factures énergétiques ont explosé les derniers mois. Caroline Van der Hoeven, coordinatrice de BAPN : « Si ces mesures étaient utiles, nous regrettons qu’elles n’aient pas été plus ciblées et plus vigoureuses. A court terme, les décisions gouvernementales freineront, mais n’empêcheront pas la hausse de la facture, y compris pour les plus précaires et la classe moyenne moins aisée ».

BAPN appelle à différentes mesures complémentaires pour freiner les hausses de couts pour les plus vulnérables et la classe moyenne. Ainsi, letarif social doit pouvoir être gelé tant que les augmentations seront aussi drastiques, et il doit pouvoir être rendu structurel, et cessé d’être prolongé de mois en mois ce qui maintient les personnes qui en bénéficient temporairement dans une grave incertitude et insécurité. La réforme future de la TVA et des accises est une piste intéressante. Les réseaux de lutte contre la pauvreté appellent avec force l’instauration d’une forme de progressivité des contributions dans la fiscalité sur l’énergie. Il n’est à terme pas normal que la consommation minimale décente d’énergie – un bien de première nécessité – soit surtaxée, comme il ne l’est pas que les ménages les plus riches n’ayant aucun problème financier profitent autant voire davantage que les plus pauvres de réductions de contributions linéaires.

Cette crise souligne enfin le problème de fond de notre système économique et social : dans un marché de l’énergie libéralisé, nous sommes incapables de contrôler suffisamment l’évolution des prix, alors que les revenus minimum restent insuffisants pour garantir une vie digne à chacun. Après les mesures de soutien d’urgence dans une situation de crise, il faudra travailler aux solutions réellement structurelles : garantir à chacun et à chacune des revenus minimum au-dessus du seuil de pauvreté.

Dans la presse :

RTBF

Le Vif

Lettres adressées par BAPN au gouvernement fédéral :

Lettre du 20 janvier 2022

Lettre du 31 janvier 2022